Le trajet domicile-travail, source de burn-out ?

Selon une étude québécoise de l’École de Relations industrielles de l’Université de Montréal, le risque d’épuisement professionnel augmente significativement lorsque la durée du trajet pour se rendre au travail dépasse les 20 minutes. Au-delà de 35 minutes, c’est carrément « le degré de cynisme envers l’emploi » qui grimpe.

Les moyens de transports en cause

Mais la durée du trajet domicile-travail n’est pas le seul facteur. L’étude a pris en considération les moyens de transport utilisés par les 1942 répondants pour se rendre au travail - vélo, automobile, métro, bus…

Il apparaît ainsi que les travailleurs devant effectuer des trajets de 20 minutes et plus pour se rendre dans de grands milieux urbains tels que Montréal et Québec sont plus stressés que ceux ayant le même temps de trajet vers une zone rurale. Peu étonnant puisque les embouteillages sont un facteur de stress reconnu. Un constat qui n’épargne pas, bien au contraire, les covoitureurs puisque «le covoiturage réduit le sentiment de contrôle des passagers, ce qui leur cause davantage de stress avant d'arriver au boulot», explique la chercheuse Annie Barreck.

> 5 signes que vous faites un burn-out

Quand « le sentiment de contrôle » influe

A contrario, la donne change lorsque les usagers prennent les transports en commun. Ainsi, les salariés devant effectuer de longs trajets en transport vers des milieux ruraux ont le sentiment d’être moins efficaces ! Un ressenti dû au fait qu’ils peuvent être tributaires de retards imprévisibles leur causant du stress.

Alors que les travailleurs des grandes régions urbaines prenant le métro et/ou le bus auraient plus de contrôle sur leurs déplacements grâce à une offre de services plus large en termes de transport et d’horaires de passage. Ainsi, ils sont moins sujets au burn-out.

Toujours en lien avec cette notion de « contrôle », les marcheurs et les cyclistes bénéficiant d’infrastructures plus sécurisantes dans les grandes zones urbaines ressentiraient moins d’anxiété que ceux effectuant des trajets en petites zones urbaines. Ceux se rendant à pieds ou à vélo au travail à la campagne se sentent quant à eux plus calmes.

« Les effets de la durée du trajet sur la santé psychologique varient selon le moyen de transport utilisé et la région où l'on travaille » conclut Annie Barreck.

Quelles solutions ?

L’idéal serait donc de travailler à la campagne et de s’y rendre en voiture, ou à défaut, de privilégier la prise de transport en commun pour se rendre à son travail en ville !

Mais en vérité les solutions appartiennent surtout aux employeurs, qui ont le pouvoir de mettre en place une gestion plus flexible des modes de déplacement des salariés et des horaires plus souples, permettant de réduire la congestion automobile matin et soir, aux fameuses heures de bureaux.

« Grâce à de telles pratiques de gestion, l'efficacité des employés serait accrue, et elles permettraient de plus aux organisations d'attirer ou de retenir des travailleurs » souligne la chercheuse. « Dans un contexte de rareté de la main-d'œuvre, les employeurs ont tout à gagner à se soucier de la santé psychologique des travailleurs qu'ils embauchent »

De leur côté, les salariés peuvent également faire l’effort de prendre d’autres moyens de transports et opter notamment pour les trajets en transport en commun en ville, et en voiture, en covoiturage notamment, en milieu rural.

> Consultez l’étude SALVEO (Sources : lesaffaires.com, les nouvelles de Montréal, Jobboom).