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Le secteur photovoltaïque, trop ambitieux ?

Par Flavien Chantrel | Publié le 20/10/2011 - Mis à jour le 05/02/2015

La filière photovoltaïque ne serait pas si porteuse que prévu. Mais à qui la faute ? En début d'année, le gouvernement a volontairement mis en sommeil son développement. Un coup de frein très mal vécu par les professionnels. Mais certaines études reprochent au solaire de créer des emplois plus précaires que pérennes. Décryptage...

La filière photovoltaïque emploie plus de 24 000 personnes en France selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER). Au total, l'installation et l'ingénierie représentent environ 69% des emplois de la filière, l'industrie représente 27%, la recherche (laboratoires et R&D), 4%. Comptant parmi les secteurs "moteurs de la croissance verte", le photovoltaïque va pourtant de désillusion en désillusion depuis la fin 2010...

Un coup de frein à son développement
Jeudi 10 mars dernier, le gouvernement a en effet adopté un nouveau cadre réglementaire  imposant des prix d'achat environ 20% inférieurs au tarif en vigueur au 1er septembre 2010. Une mesure jugée inacceptable par les professionnels mais surtout inattendue puisque c'est la trop bonne santé de la filière qui a poussé le gouvernement à l'appliquer. Le photovoltaïque ayant enregistré une croissance très rapide ces dernières années avec 30.000 emplois créés, il est apparu en surchauffe fin 2010, au point de faire craindre l'apparition d'une bulle spéculative. Mais cette "mise en coma artificiel" entraîne un risque de perdre 25 000 emplois dans la filière selon la profession. 

"Pourvoyeur d'emplois précaires"
Mais pour le cabinet en stratégie SIA Conseil, les entreprises contre ce moratoire sont des "opportunistes": elles ont su profiter des effets d'annonces liés au photovoltaïque sans pour autant contribuer à créer des emplois pérennes. Dans une étude publiée en février 2011, le cabinet qualifie le photovoltaïque "d'enfant gâté" des énergies renouvelables et qualifie la filière de trop ambitieuse, "au détriment d'autres filières renouvelables porteuses de plus grands espoirs comme la biomasse". Un jugement sévère auquel SIA Conseil ajoute que "62% des emplois créés depuis deux ans l'ont été sur l'aval de la filière et sont peu exportables." Le cabinet rappelle qu'en terme de production, le photovoltaïque n'est censé contribuer "qu'à 1,2% des 23% d'ENR" selon les prévisions faites pour le Grenelle de l'Environnement et plaide pour un développement raisonné des ENR en France.

Tout est-il que le mal est fait. David Ascher, Directeur de la publication d'Emploi-Environnement.com, faisait il y a peu un constat inquiétant sur www.actu-environnement.com : "avec la publication du rapport Charpin et les baisses successives des tarifs d'achat, nous avons observé une baisse de 30 % en volume des offres concernant le photovoltaïque" explique-t-il. Le moratoire a en effet un effet néfaste sur les PME, plus fragiles et pourraient mener celles-ci à des licenciements. Le photovoltaïque ne serait donc plus à la mode. Plutôt ironique quand on sait qu'il a créé 30.000 emplois en 4 ans.

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