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Marché de l'emploi

« Le CV active les stéréotypes des recruteurs »

Par Guirec Gombert • Publié le • Modifié le

Alors que plus d’un tiers des demandeurs d'emploi estiment avoir été victimes de discrimination à l'embauche, Patrick Scharnitzky explique dans son ouvrage, Les stéréotypes en entreprise, l’origine de ces comportements répétés. Il fournit également des pistes pour aider les recruteurs à se détacher de ces représentations qui finissent par nuire au bon fonctionnement de l’entreprise.

Comment la lecture d’un CV peut activer les stéréotypes des recruteurs ?

9782212562095_h430Les recruteurs lisent tout naturellement les CV de haut en bas et de gauche à droite. Les premières informations qu’ils ont à leur disposition ce sont donc le prénom, le nom, l’adresse, l’âge, la nationalité, le statut marital : en couple, célibataire, etc. puis la photo. Autant d’informations qui activent directement les stéréotypes des recruteurs. Cette première impression n’a aucune raison d’être la bonne. En plus elle influence le reste de la lecture du CV, si jamais le recruteur en poursuit  l’analyse…

Comment peut-on éviter cet écueil ?

Il est possible de demander aux recruteurs de faire l’effort de lire le CV de bas en haut. Cela peut les obliger à se prémunir de leurs préjugés. Une autre solution est ce que je nomme le CV Laboris. Sa conception doit permettre de prendre en compte les compétences des candidats et pas uniquement leurs informations personnelles.

Les stéréotypes s’activent aussi lors d’un entretien d’embauche. Cette rencontre est particulièrement asymétrique puisque le candidat est en position passive. Parfois, il s’enferme dans le rôle que l’on attend de lui, dans la projection du stéréotype de son interlocuteur. Ce que l’on nomme l’auto-prophétie réalisatrice. Les recruteurs doivent donc tout faire pour rétablir une symétrie dans la relation avec le candidat, notamment en leur demandant d’être les plus actifs possibles durant l’échange.

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Encore faut-il que les recruteurs aient l’envie et la possibilité de réagir ainsi. Par exemple, il n’est pas rare que des DRH fassent le tri sur le lieu d’habitation des candidats. Ils justifient leur choix en expliquant qu’au-delà de 10km de leur lieu de travail, les salariés risquent d’être plus souvent en retard. Un tel stéréotype peut bien entendu être vérifié mais rien ne prouve au recruteur que ce salarié sera effectivement plus en retard qu’un autre…

La loi encadre strictement la lecture des CV, comment expliquer que ces comportements existent toujours ?

Un stéréotype est une histoire que l’on se raconte pour justifier ses croyances. Ils ont la vie dure parce qu’ils rassurent et évitent de se remettre en question. C’est confortable. Le meilleur exemple, c’est probablement une candidate d’une trentaine d’années qui vit en couple et sans enfant. Le recruteur imaginera très probablement qu’elle tombera enceinte peu de temps après la signature de son CDI. C’est peut-être vrai mais rien ne dit au recruteur que la femme qu’il a en face de lui désire un enfant. Et quand bien même elle le souhaiterait, en France, en moyenne, les femmes ont 2,1 enfants et les congés excèdent rarement 4 mois. Rapporté à une carrière de 40 ans c’est dérisoire.

Parfois, le recruteur est aussi coincé par les injonctions de sa direction – souvent non verbalisées – d’embaucher tel ou tel candidat. Dans une boutique de luxe, le DRH devait ainsi embaucher de jolies femmes. Un comportement passible d’une amende et d’une peine de prison.

Selon vous les stéréotypes nuisent au final à l’entreprise…

Des recruteurs m’ont expliqué qu’ils recrutaient depuis 30 ans dans les mêmes écoles. Pour eux, ça semblait plus simple d’embaucher d’anciens élèves d’école de commerce plutôt que des profils venus d’autres horizons. Un autre se fiait à la poignée de main et au cirage des chaussures des candidats. Dans tous les cas, ces recruteurs estimaient ne s’être jamais trompés dans le choix des employés. Mais ont-ils réellement recruté les meilleurs ? Parce que c’est difficilement quantifiable, les entreprises ne se remettent pas en question. Au final pourtant, leur comportement les pénalise.

> Retrouvez nos décryptages du marché de l'emploi

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