La mobilité aide-t-elle vraiment à trouver un emploi ?

Le Centre d'études pour l'emploi (CEE) a analysé les mobilités interdépartementales entre 1970 et 2012 pour déterminer les chances de retour à l'emploi des chômeurs changeant de zone géographique. Résultat, sur "l’ensemble de la période, la mobilité résidentielle a bien un effet très positif sur la probabilité pour les chômeurs d’entrer dans l’emploi". Pourtant, depuis les années 70, cet avantage recule mais surtout il concerne les plus jeunes et les plus diplômés, "spécifiquement les jeunes hommes âgés de 15 à 29 ans" ayant Bac +2 ou plus. Une part de la population naturellement plus encline à déménager. Pour l'ensemble de la population, le fait d'être mobile a en revanche une moindre importance sur la reprise d'un emploi. D'ailleurs depuis le début des années 70, les changements de résidence interdépartementaux ont nettement diminué, "avec une chute brutale entre 2008 et 2009, où il passe de 3,1 % à 2,6 %", selon le CEE. Ainsi, décrocher un emploi est aujourd'hui "de moins en moins lié à la mobilité résidentielle".

40 ans l'âge de la mobilité ?

Les données révèlent que pour "les femmes, les chômeurs âgés de 40 ans ou plus et les moins diplômés", déménager a un effet néfaste sur les personnes à recherche d'un emploi. Pour ceux ayant aujourd'hui un emploi, "La mobilité interdépartementale coïncide avec un plus grand risque de sortir de l’emploi", précise l'étude. Un risque qui a nettement augmenté depuis la fin des années 1980, en tout cas pour le chômage à court terme.

Finalement, les salariés qui ont le plus avantage à déménager sont les 40-49 ans. De manière générale, pour les plus qualifiés, les cadres notamment bouger aura des répercussions positives sur leur carrière.