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Baromètre des salaires non-cadres Randstad : +2,2% en 2012

Par Flavien Chantrel | Publié le 25/09/2012 - Mis à jour le 05/02/2015

Lors du premier semestre 2012, les salaires des non cadres ont progressé de 2,2%. Un rythme de progression plus faible qu'en 2011 (2,4%) selon la 4ème édition du Baromètre Randstad des salaires non cadres. Le point sur les tendances des rémunérations avec Catherine Martel, responsable Etudes Randstad.

Pour les non-cadres les augmentations de cette année sont légèrement inférieures à celles de l'an dernier, mais elles profitent surtout aux plus bas salaires...
Oui, en 2012 sur le premier semestre ce sont les métiers les moins qualifiés (ouvriers et employés) qui bénéficient des augmentations les plus fortes. Ils ont pu profiter notamment d'une revalorisation du Smic. En effet, étant donné que leur rémunération est proche du salaire minimum, le coup de pouce au Smic a eu un fort impact sur leurs salaires.
Parallèlement, les professions les plus qualifiées, même si elles évoluent un peu moins, ont des niveaux de rémunérations plus élevées. A partir de la crise économique de 2008, il y a eu une césure : les professions les moins qualifiées ont beaucoup souffert. Avec la mini-reprise constatée en 2011, en particulier dans l'industrie, ces plus bas salaires ont connu des revalorisations. Les industries émergentes et dynamiques ont en effet voulu attirer ces profils non qualifiés en les rémunérant mieux.

D'après votre baromètre, c'est le secteur du BTP qui rémunère le mieux les non-cadres, est-ce parce que ce sont des métiers en tension ?
Avant la crise de 2008 le BTP affichait déjà des niveaux de rémunération plus élevés que l'industrie et les services avec des augmentations plus fortes. Avec la crise et la baisse de l'activité dans le bâtiment, nous avons constaté un tassement des salaires. En 2011 et 2012, les niveaux de salaires restent donc élevés mais l'évolution reste quand même en retrait par rapport à d'autres secteurs de l'industrie et des services.

Les postes où les augmentations sont les plus fortes ne sont pas forcément ceux pour lesquels les entreprises ont du mal à trouver des candidats ?
Effectivement, c'est surtout le niveau d'activité qui compte. Les secteurs dynamiques ont tendance à augmenter de manière plus significative des métiers qui ne sont pas forcément en tension. Mais depuis 2008, il y a quand même une tendance assez forte : les politiques salariales se décident beaucoup moins au niveau des branches professionnelles sous forme d'augmentations généralisées au niveau des conventions collectives. Aujourd'hui, la problématique du salaire est au coeur de l'entreprise. C'est elle qui va décider d'augmenter ses salariés au niveau collectif ou individuel, en privilégiant le variable ou le fixe ou encore en mettant en place des rémunérations indirectes. C'est vraiment l'entreprise qui a désormais la main sur les évolutions de salaires.

Pourtant les entreprises ont peu de marges de manoeuvre sur les salaires, il vaut mieux alors négocier sur la part variable ?
Il est vrai que dans une conjoncture difficile les marges de manoeuvre sont serrées. C'est pourquoi les employeurs cherchent à optimiser leurs charges salariales en mettant en place des politiques mixtes (fixe + variable) pour attirer ou fidéliser certaines compétences. Aujourd'hui, même les non-cadres bénéficient ainsi d'une part variable. Mais tout dépend aussi de la taille de l'entreprise. Les grands groupes ont plus de facilité à proposer  un package salarial. Les PME, elles, doivent réfléchir autrement pour attirer les profils dont ils ont besoin.

Selon le baromètre, le salaire des femmes progresse légèrement plus vite que celui des hommes (+2,3% contre +2,2%) peut-on vraiment parler de rattrapage ?
L'écart de salaires entre les hommes et les femmes est un sujet particulièrement débattu depuis de nombreuses années. Cela fait partie des engagements des entreprises  et c'est inscrit dans leur politique RSE (Responsabilité sociale des Entreprises) pour faire en sorte de parvenir à une égalité salariale à diplôme équivalent. Quand on regarde de manière détaillée, il y a moins de différences sur les métiers non qualifiés. Alors que sur les postes d'encadrement, les écarts sont plus significatifs. En fonction de l'ancienneté également les différences de rémunération sont plus importantes. Si au niveau global l'écart a l'air de se resserrer, il reste des nuances selon les entreprises, les métiers ou les secteurs. Certains métiers dans le transport ou le BTP se féminisent et dans ce cas, les rémunérations sont plus avantageuses pour les salariées.

Au niveau régional, comme pour le salaire des cadres, la région Rhône-Alpes est au-dessus de l'Ile-de-France en termes de rémunérations et d'augmentations...
Oui c'est la région la plus rémunératrice (1529 euros bruts mensuels de salaire moyen) ; c'est aussi celle qui connait les augmentations les plus fortes avec une moyenne de +2,6%. Les régions les plus dynamiques proposent logiquement des salaires et des augmentations supérieurs à la moyenne nationale. Ce qu'on remarque c'est que plus les secteurs sont variés et riches dans une région, plus le tissu industriel est dense, plus les rémunérations sont élevées. Alors qu'à l'inverse, en Bretagne par exemple, une région assez spécialisée dans l'industrie agro-alimentaire qui recrute d'importants volumes de salariés peu qualifiés, la rémunération moyenne est plutôt tirée vers le bas.

Pour finir, est-ce que vous auriez un conseil à donner aux candidats pour bien s'orienter vers des activités plus rémunératrices...
Tout dépend des secteurs mais aujourd'hui il faut valoriser ses compétences plutôt que ses diplômes. Les secteurs dynamiques sont en effet prêts à mieux payer leurs collaborateurs en fonction de leur performance, qu'ils soient qualifiés ou non. Il faut donc commencer par identifier ces secteurs dynamiques et peut-être se positionner sur une région où il y a une pénurie de compétences. Par exemple, dans le Sud-Ouest, l'aéronautique est un secteur avec une forte activité et qui rémunère plutôt bien. Mais dans d'autres régions où ces activités sont encore " émergentes ", comme dans le Centre où des sites aéronautiques viennent de s'installer, elles sont prêtes à proposer des rémunérations encore plus intéressantes pour attirer de nouveaux profils.

En complément

Pour connaître ou comparer les salaires pratiqués dans votre profession, consultez le SalairOmètre de Randstad sur le site internet ou sur l'application iPhone.

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