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Apprentissage : vers la course aux diplômes

Par Flavien Chantrel | Publié le 28/03/2008 - Mis à jour le 05/02/2015

Même si l'apprentissage est la voie royale pour se former aux métiers de l'artisanat, de plus en plus de jeunes utilisent ce cursus en alternance pour décrocher un diplôme supérieur. Avec la bénédiction des entreprises.

Que se passe-t-il sur le front de l'apprentissage ? La loi de cohésion sociale de 2005, votée à l'initiative de l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, avait assigné un objectif ambitieux : 500 000 apprentis en 2009. Objectif appuyé par de nombreuses campagnes de sensibilisation sur ce mode de formation initiale.
Pourtant, depuis l'élection de mai 2007 et le changement de gouvernement, l'apprentissage ne semble plus être une priorité nationale. Une discrétion qui agace Henri Lachmann, à la tête de la charte de l'apprentissage (regroupement d'entreprises en faveur de ce mode de formation lancé en juin 2005), pour qui "l'apprentissage devient orphelin". Selon le ministère de l'Economie et de l'Emploi, qui gère cette politique, 281 000 jeunes sont devenus apprentis l'an passé (contre 276.000 en 2006). Ce qui porterait le nombre total d'alternants à 416.000 en France. Un record.

> Du CAP au Master
Cette augmentation s'accompagne d'un poids de plus en plus important, bien qu'encore minoritaire, des formations supérieures. Aujourd'hui, plus de 18% des diplômes préparés par la voie de l'apprentissage le sont par des étudiants ayant un niveau Bac+2 ou plus (contre seulement 15 % en 2002-2003), notamment à la suite de la mise en place de la licence professionnelle en 2000. Même s'il reste essentiel de continuer de former des jeunes à des métiers manuels ou de simple exécution, Jean-François Bernardin, président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI) - qui collecte 50% de la taxe d'apprentissage via les chambres régionales et forme 100.000 apprentis-, se satisfait de cette évolution : "Je refuse de voir l'apprentissage comme un mode de formation uniquement tourné vers les métiers mal considérés. L'ouverture vers le supérieur est une excellente chose." Il met en avant la possibilité désormais acquise pour de nombreux jeunes d'évoluer vers des diplômes post-bac en demeurant apprentis. Et cite par exemple le centre de formation d'apprentis (CFA) de l'université Pierre-et-Marie-Curie Paris-VI qui amène des titulaires d'un bac professionnel vers un diplôme d'ingénieur : "Si cela n'existait pas, aucun ne pourrait devenir ingénieur. Faut-il se priver de cette possibilité-là ?"
Même son de cloche du côté des artisans. Notant que les besoins des entreprises évoluent, Gilbert Rebeyrol, président de la commission formation de l'Assemblée permanente des chambres de métiers et d'artisanat (APCM), qui chapeaute plus de 30% des apprentis en France, voit dans la mise en place de filières complètes, du CAP au master, l'occasion de former "des chefs d'entreprise et des collaborateurs de haut niveau". Il évoque ainsi la création des licences professionnelles qui permettent à des apprentis de se préparer à la reprise d'entreprises de plus de dix salariés. En outre, il affirme que pour être artisan, "il faut aussi être capable d'être financier, gestionnaire et responsable des ressources humaines". Une triple casquette que l'évolution de l'apprentissage permet enfin de porter.

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